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Satirino records · Bach - Partitas

J. S. Bach - 6 Partitas BWV 825 - 830

Kenneth Weiss   clavecin

Satirino records SR011 - 2 CDs - sortie le 1er octobre 1999

Enregistré à 
Église Evangélique Allemande, rue Blanche, Paris, 21-24/6/1999
Ingénieurs du son
Nicolas Bartholomée & Nicolas de Beco
Direction artistique
Nicolas de Beco
Montage
Claire Luhan & Charlotte Derville, Digipro, Paris
Design
le monde est petit
Image
Chris Rainier / Corbis

Revues de presse

‘Ce jeune claveciniste américain... livre une somme en attaquant à un sommet de la littérature pour clavier... Sa manière calme, sereine, souple d'aborder ces suites de danses est d'une magnifique noblesse.'
Le Monde - Renaud Machart

'C’est un Bach qui s’étire, s'épanche, ose des ralentis inattendus et explore des territoires nouveaux,… les premières (Partitas), d’une poésie rare. La 4e explose en un feu d’artifice de couleurs …, la 6 e atteint des sommets d’inspirations.'
Le Temps, Genève - Julian Syke

Texte de présentation

Lorsqu’à l’âge de 38 ans, Bach arrive à Leipzig, avec l’expérience de vingt années de vie professionnelle, il est déjà riche d’un catalogue impressionnant d’œuvres dont aucune encore n’a été éditée : une grande partie de sa musique de chambre, des concertos, beaucoup de musique pour le clavecin et pour l’orgue, une quarantaine de cantates… Sa notoriété de compositeur, de virtuose et d’expert est grande auprès des connaisseurs, et il y a bien longtemps que, de toute l’Allemagne, des élèves viennent lui demander ses conseils. Mais cette réputation se répand de bouche à oreille, sans qu’aucun écrit ne vienne l’étayer. Certes, on ne publie pas encore beaucoup en cette fin de l’âge baroque. Car l’édition est coûteuse – achat des plaques de cuivre, gravure – et la dépense ne se comprend que si le nombre de partitions vendues la justifie.

A quoi bon, en effet, publier des œuvres fonctionnelles, destinées à la liturgie ou aux divertissements d’une Cour, que ne peuvent utiliser que les professionnels ? Il faut d’abord écrire pour le « grand public », c'est-à-dire pour les mélomanes pratiquant la Hausmusik, la musique à la maison, comme le font depuis des années Telemann ou Haendel. La quarantaine venue, sans doute est-il grand temps pour Bach de publier à son tour. La nécessité est d’autant plus grande qu’à Leipzig, il lui faut établir une réputation qui lui manque. On l’a élu faute de mieux, et lui-même s’est enfin résigné à accepter les tâches peu glorieuses de cantor, en même temps que le poste de directeur de la musique de la ville. Mais surtout, en cette capitale de l’intelligence, le nouveau musicien officiel n’a pas la légitimité des études universitaires, et on le lui fera durement sentir.

Voici donc qu’il se lance dans le projet de publication d’un premier recueil, pour le clavecin, bien sûr, alors l’instrument des amateurs distingués susceptibles d’acquérir les partitions. Le quotidien est harassant : pourquoi ne pas choisir parmi des pièces déjà composées, mises au net au cours des années précédentes et demeurées en manuscrits ? Il est vrai que les Inventions et les Sinfonies, et plus encore l’atypique Clavier bien tempéré, se présentent comme des recueils pédagogiques. Mais pourquoi pas les deux séries de six Suites françaises et Suites anglaises, toutes prêtes ? Non : il veut donner une preuve éclatante de sa maîtrise et de son talent, par des pages en tous points nouvelles, originales et fortes. Ce sera six nouvelles Suites pour le clavier, qu’il baptise Partitas – son Opus I.

La première Partita paraît à l’automne de 1726, annoncée par voie de presse : « Monsieur Johann Sebastian Bach, maître de chapelle de Son Altesse le duc d’Anhalt-Coethen et directeur de la musique de Leipzig, a l’intention d’éditer une suite d’œuvres pour le clavier ; il en a déjà écrit le début avec la première Partita et il a l’intention de continuer peu à peu jusqu’à ce que l’ouvrage soit terminé. » Les autres partitas suivront peu à peu, à raison d’une par an ; de nouveaux avis en indiqueront à mesure la publication, avec les noms des dépositaires auprès de qui se les procurer, à Dresde, Halle, Lüneburg, Wolfenbüttel, Nuremberg et Augsbourg.

En 1731, le recueil est achevé. Il paraît, précédé d’une belle page de titre : « Clavier Übung, se composant de Préludes, Allemandes, Courantes, Gigues, Menuets et autres galanteries ; composée pour la récréation de l’esprit des amateurs par Johann Sebastian Bach, maître de chapelle en titre du prince de Saxe-Weissenfels et directeur de la musique de Leipzig. Opus I. Edité par l’Auteur. 1731 ». Déjà employé à l’époque, en particulier par Kuhnau, le prédécesseur de Bach à Leipzig, le terme de Clavier-Übung n’est guère aisé à traduire. S’il signifie littéralement « Exercices pour l’instrument à clavier », comme Scarlatti parlera quelques années plus tard d’Essercizi per gravicembalo, on pourrait le rendre ici par « Pratique du clavier », voire « Livre de clavecin ».

Le musicien ne s’en tiendra évidemment pas là, et va continuer à publier des recueils, pour l’essentiel destinés au clavier. Ce seront d’abord les deux autres tomes ajoutés à cette Clavier-Übung : une deuxième partie, en 1735, comprenant le Concerto italien et l’Ouverture à la française, puis, en 1739, une troisième, présentant une suite merveilleusement agencée de pièces pour l’orgue. En 1741 ou 1742 paraît un nouveau cahier, nouvelle Clavier-Übung présentant une série de variations, celles que l’on a depuis surnommées Variations « Goldberg ». Dans les toutes dernières années de sa vie, Bach publiera encore l’Offrande musicale, les Variations canoniques pour orgue et L’Art de la fugue, dont la mort arrête la mise au point définitive. On peut raisonnablement penser que d’autres recueils, tout prêts ou en voie d’achèvement, auraient suivi, un nouveau recueil pour l’orgue, par exemple, avec les chorals dits « de l’Autographe de Leipzig ».

On le voit, il ne s’agit plus ici, comme dans les recueils précédents, de l’instruction du prochain, mais bien du divertissement des amateurs. Amateurs particulièrement doués, certes, à voir la difficulté des œuvres. Une jeune fille, la fiancée de l’humaniste Gottsched, peut écrire en 1732 : « Les pièces pour clavier de Bach que vous m’avez envoyées (…) sont aussi belles que difficiles. Lorsque je les ai jouées dix fois, il me semble toujours y être une débutante ». Quant au très exigeant théoricien hambourgeois Mattheson, il pourra affirmer que « ces œuvres veulent être travaillées, et quiconque a l’audace de les vouloir toucher juste la première fois agit avec beaucoup de témérité et imposera à ses auditeurs, par ses tours de force, une rude épreuve, même s’il est un grand maître du clavier. »

Même diffusée à un petit nombre d’exemplaires, l’œuvre contribua grandement à la notoriété de Bach, comme compositeur et comme pédagogue. Sur la foi de ses fils, son premier biographe, Forkel, qui parle de ces pièces comme de « modèles inimitables en ce genre », pourra écrire en 1802 que « cette publication fit grand bruit dans le monde musical : on n’avait guère vu ni entendu jusqu’alors d’aussi excellentes compositions pour le clavecin. L’homme qui s’était rendu familier quelques-uns de ces morceaux pouvait, grâce à eux, faire fortune dans le monde : de notre temps, même un jeune artiste peut s’instruire à leur contact, tant ils sont brillants, agréables, expressifs, et toujours nouveaux. »

Les six morceaux se succèdent dans un ordre très particulier : un ton au-dessus, deux tons en-dessous, trois tons au-dessus, etc. Ainsi trouve-t-on les tonalités de si bémol majeur, pour commencer, que suivent ut mineur, la mineur, ré majeur, sol majeur et mi mineur, trois en majeur, trois en mineur. Il faudrait une septième pièce, en fa majeur, pour avoir bouclé le cycle des sept notes de la gamme diatonique. Ce sera au deuxième tome d’apporter la résolution, avec le Concerto dans le goût italien, en fa majeur, précisément.

L’auteur annonce que les partitas se composent de « Préludes, Allemandes, Courantes, Gigues, Menuets et autres galanteries ». Si chaque Partita suit en effet le schéma général de la suite instrumentale, toutes seront différentes. Car Bach ne se répète jamais, et s’il respecte un cadre formel, c’est pour le transgresser de l’intérieur. Sous l’ordre apparent règne la plus grande diversité stylistique, dans cette « réunion des goûts » chère à l’Europe du temps. Diversité expressive, affective, poétique, aussi, au fil de ces miniatures qu’il faut entendre comme autant de paysages de l’âme.

GILLES CANTAGREL

Liste des plages

CD 1 : 67’33

Partita N°1 BWV 825 - Si bémol majeur
1 - Praeludium
2 - Allemande
3 - Corrente
4 - Sarabande
5 - Menuet
6 - Menuet
7 - Gigue

Partita N°2 BWV 826 - ut mineur
8 - Sinfonia
9 - Allemande
10 - Courante
11 - Sarabande
12 - Rondeaux
13 - Capriccio

Partita N°3 BWV 827 - la mineur
14 - Fantasia
15 - Allemande
16 - Corrente
17 - Sarabande
18 - Burlesca
19 - Scherzo
20 - Gigue

CD 2 : 69’47

Partita N°4 BWV 828 - Ré majeur
1 - Ouverture
2 - Allemande
3 - Courante
4 - Aria
5 - Sarabande
6 - Menuet
7 - Gigue

Partita N°5 BWV 829 - Sol majeur
8 - Praeambulum
9 - Allemande
10 - Corrente
11 - Sarabande
12 - Tempo di minuetta
13 - Passepied
14 - Gigue

Partita N°6 BWV 830 - mi mineur
15 - Toccata
16 - Allemanda
17 - Corrente
18 - Air
19 - Sarabande
20 - Tempo di Gavotta
21 - Gigue